Première vidéo du Collectif, Lenny s’infiltre sur site tandis qu’Antoine le photographie de l’extérieur. L’objectif est de déjouer le périmètre de sécurité de ce lieu en démantèlement afin de pouvoir grimper sur une vieille cheminée culminant 100 mètres d’altitude.
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Histoire
La construction d’Espérance (le surnom du Haut Fourneau n°6) a debuté en 1958, sa première mise en route a eu lieu le mardi 28 avril 1959.
Au moment de sa construction, ce haut fourneau produisait quotidiennement ~ 1.200 tonnes de fonte (avec une capacité technique évaluée de 1.800 à 2.000 tonnes), ce qui fit de lui le plus puissant d’Europe grâce à son avance technologique. Tout au long de sa vie, il a été successivement mis à jour ce qui lui permis d’augmenter sa production à ~ 4.000 tonnes journalières.
Des milliers de travailleurs : électriciens, fondeurs, machinistes, mécaniciens, opérateurs, … y travaillaient 24 heures sur 24 afin de s’assurer du bon fonctionnement de l’outil à contre-pression.
L’activité du site s’arrêtera une première fois en 2005 à cause d’une crise persistante du marché avant de reprendre brièvement en février 2008 pour s’arrêter définitivement 9 mois plus tard avec la chute de la valeur de l’acier suite à la crise financière.
Presqu’une décennie plus tard, le vendredi 16 décembre 2016, les 81 mètres que constituait cette cathédrale d’acier s’effondre sous les effets de 20 kilos de dynamite. Depuis lors, les restes ont été demantelés en janvier 2017, le site est toujours en cours de dépollution aujourd’hui.
Depuis sa disparition, le site se détériore sous l’effet de la corrosion du temps et des assauts répétés de voleurs de métaux.
Dans plusieurs années, l’espace sera converti en logements et PME. Le patrimoine siderurgique qui a occupé 60 ans de la région sera à jamais modifié.
Sources :
Scénario
Nos deux compères sortent de leur véhicule et se disent « au revoir » avant de se séparer chacun de leur côté. Ils ont tous les deux une mission différente à accomplir.
Lenny est en train de s’infiltrer sur site où il doit, au préalable, jongler entre les différents angles morts des caméras de sécurité. Après avoir traversé le chemin de fer encore utilisé de nos jours, il devra passer outre des fils barbelés juxtaposés autour d’un grillage abîmé par le passage de supposés voleurs de métaux.
Antoine, quant à lui, reste sans nouvelle de son binôme et doit se contenter de trouver un emplacement dans le but de l’apercevoir et de le photographier tout en ayant la possibilité de faire décoller le drône du Collectif.
Une fois cet emplacement trouvé, à proximité d’un matelas abandonné, qui plus est, lui permettant de l’utiliser comme support, il dépose son attirail et prépare tout l’équipement qui est à sa disposition afin de mener à bien sa tâche.
Du côté de l’explorateur, il se retrouve face à un dilemme, il a le choix entre :
- passer discrètement via des passages encombrés et « barricadés »,
- être à la vue de ceux qui travaillent sur site et profiter des accès simplifiés.
Nul besoin de préciser que malgré les vêtements tape-à-l’oeil portés par notre cascadeur, le choix s’est porté sur la discrétion. Cette prise de décision l’amena directement à une voie sans issue … du moins, pour le commun des mortels puisque ce qui semblait être une ancienne verrière au-dessus de la porte qui lui est verrouillée, est accessible à ceux qui oseraient s’y aventurer. La suie*1 étalée sur les murs empêchant la bonne adhérence des mains et des pieds en vue d’une grimpe, notre agent sur le terrain comble le problème en disposant des vestiges du passé comme support de surélévation en vue d’atteindre ladite verrière en un saut unique.
Les objets déplacés ont été replacés lors d’une exploration ultérieure.
Une fois de l’autre côté, Lenny continue sa route à travers le site et appelle une première fois Antoine pour lui annoncer que l’infiltration s’est bien passée et que le drône peut décoller. Ce dernier n’étant pas encore entièrement déployé, notre opérateur demande de patienter ou d’avancer lentement vers l’objectif initial.
*1 La suie est un agrégat polluant de composés chimiques pour la plupart riches en carbone, se présentant comme une substance d’aspect noirâtre, salissante et d’odeur âcre résultant de la combustion incomplète de matières carbonées. (Source : Article Suie de Wikipédia en français (auteurs))
Toujours sur le terrain, Lenny obéit à la sollicitation du photographe en avançant lentement vers l’objectif, dans le but de lui faire gagner du temps sur le décollage imminent de l’aéronef, le bon maniement de ce dernier repose sur une série de vérifications à effectuer avant son démarrage : déployer les ailes et hélices, vérifier la stabilité du gyroscope et du système GPS, analyser la carte des vols et des restrictions. Il essaye alors de prendre de la hauteur pour voir (et se faire voir par) le drône, en enjambant quelques garde-corps en vue d’accéder aux façades endommagées qui lui permettront de s’élever.
Pendant ce temps, un appel du photographe à distance pour confirmer la mise en route de Black Bird tandis que l’acrobate se tient dans le vide. Le point de rendez-vous ayant été fixé, ils se dirigent vers la cheminée qui se profile.
Le fait de pouvoir me déplacer librement pour atteindre notre objectif fût très excitant !
Lenny Obez
Au pied de la cheminée, la hauteur se dessine et on ne peut qu’admirer l’immensité de cette structure faite de béton. Cela équivaut à grimper entre 58 et 59 fois notre taille.
Juste impressionnant … Cette vision du vide, à partir du bas, me réconfortait dans l’idée que grimper cette structure m’exalterait.
Lenny Obez
Après un temps, chaque échelon se fait ressentir, il faut faire preuve de rigueur ou savoir quand s’arrêter pour éviter l’épuisement. À partir d’une certaine hauteur non définie, des chiffres taillés dans le béton permetttent de prendre connaissance de notre élévation par rapport au sol. Les éléments s’y trouvant rétrécissent peu à peu au fil de cette montée.
Antoine s’occupe à la fois de filmer cette escalade vers le sommet avec le drône, tout en photographiant avec Shooter. Tout se passe sans accroc … et les batteries de chaque intervenant s’épuisent au fil de ce shooting de l’extrême obligeant à remballer sous peu.
Lenny redescend la tour et se dirige vers son collègue, et plus précisément vers son point d’entrée, via un trajet alternatif qui le mèna droit à une patrouille des agents de gardiennage. Heureusement, il est très facile de se cacher sur un site aussi grand et fourni.
Alors que le drone se dirige vers son point d’aterrissage, son opérateur est surpris par la présence de deux fourgons de police juste derrière son véhicule. Antoine décide alors de sortir son gun ?, il tire dans le tas et part tant bien que mal, sans crier gare.
Souvenirs
Topologie
Ce site dispose d’une superficie importante, c’est une plaine de jeux pour les amateurs d’exploration urbaine.
Un bâtiment administratif est encore en activité sur place.
Les dangers rencontrés sont nombreux, il y a une présence modérée d’amiante. Un taux d’humidité important qui augmente le risque d’effrondrement. La plupart des dispositifs de sécurité ne sont plus présents, des caillebotis en dehors de leur support, des débris de verre, etc … Visiter cet endroit est une prise de risque à prendre en considération.
Cependant, la beauté des lieux est affligeante pour tout ceux qui apprécient la beauté de l’ère industrielle.